OUVRAGES EN PIERRES SECHES DE LA VALLEE DE ST JULIA
Les cabanes en pierres sèches
Si la technique de construction est très ancienne, ces ouvrages sont difficiles à dater. Les trois cabanes de cette vallée datent vraisemblablement de la fin du XVIII eme ou du début du XIX eme siècle. On rencontre ce type de construction dans de nombreuses régions, dans les Corbières, l'Hérault, le Vaucluse, le Lot etc...etc. Dans notre département elles portent souvent, improprement, le nom de ''orri'' et servaient aux exploitants et leurs matériels, d'abri temporaire.
Sur la représentation ci-contre, on voit des murs très épais qui forment à l'intérieur une voute dont le sommet est fermé par une lourde et large pierre plate. C'est le poids de l'ensemble qui stabilise la construction puisque les pierres sont posées l'une sur l'autre sans aucun liant.
La technique représentée ici pour créer le logement intérieur est dite en encorbellement, c'est à dire que les pierres supérieures sont décalées et s'avancent par rapport à celles qui les soutiennent. C'est la technique employée pour les cabanes de St Julia.
La petite cabane
Cette cabane est parfaitement cachée par la végétation, située à une centaine de mètres du chemin elle reste invisible, sans chemin d'accés, elle est relativement difficile à trouver. Petite d'environ 1m50 son ouverture fait face à la pente. Sa couverture de mousse lui donne un charme particulier.
La cabane intégrée à la murette
On la rencontre le long de la piste en se rendant à la chapelle St Julia. Elle est complètement intégrée au mur de pierres sèches. A l'intérieur on peut apprécier la belle régularité des pierres de schiste qui ont servi à réaliser la voute en encorbellement.
La cabane du serrat d'en chapitaine
Pour voir la cabane d'en Chapitaine, il faut se rendre à la chapelle St Julia, franchir la passerelle métallique au fond du terrain et suivre le petit sentier qui longe la rivière. C'est la plus remarquable des trois. Implantée sur deux niveaux de terrasses, elle fait plus de deux mètres de haut sur environ quatre mètres de large. Abimée, elle a nécessité en 2016 la reconstruction d'une partie de sa toiture et le tracé d'un chemin d'accès le long de murs de pierres.
Les murets de pierres sèches
Plusieurs générations se sont succédées pour élever dans nos collines des kilomètres de murets en pierres sèches. Ils servaient à maintenir la terre pour créer des surfaces planes propres à l'exploitation agricole. Ces aménagements permettaient aussi de freiner l'érosion des sols en retenant les eaux de pluie. La mécanisation du matériel agricole a entrainé l'abandon et la disparition des cultures en terrasses.
Pour réaliser un muret de pierres sèches, on utilise le matériau local. Les pierres les plus lourdes servent de base. L'encrage et le parement sont assurés par des pierres de taille moyenne. Les plus petites servent au calage et au drainage à l'arrière du muret. Pour compenser la poussée de la terre on incline plus ou moins le muret vers l'arrière. Cette inclinaison est appelée "le fruit"
Sur le site de la chapelle St Julia on peut compter 5 étages de terrasses sur lesquels on exploitait autrefois des oliviers puis de la vigne. Les murets font environ 80 mètres de long et dépassent au plus haut les 2 mètres. Sur le site de St Julia, l'association entretient 300 à 400 mètres de murettes de pierres sèches.
Protection des berges d'un petit torrent
Les eaux d'un affluent de la rivière St Julia sont canalisées par des murets de pierres qui protègent les berges. On remarque qu'ici la disposition des pierres est non plus horizontale mais inclinée dans le sens de l'écoulement des eaux. On dit dans ce cas que les pierres sont "clavées". Cette méthode assurerait un meilleur drainage et présenterait une meilleure résistance à l'eau.
Les escaliers en pierres sèches
Pour passer d'une terrasse à l'autre, l'exploitant pouvait utiliser des escaliers. Les plus rudimentaires sont ces pierres en saillie, solidement ancrées dans la murette. On parle alors d'escaliers dits "volants"
Escaliers plus soignés
La photo de gauche représente un escalier étroit comptant sept marches. On le trouve sur le site de la chapelle. A droite, une belle réalisation de huit marches. A la base, cet escalier est large de deux mètres et se réduit en s'élevant. A noter les premières marches en arc de cercle. C'est aussi l'indice que le ''murailler'' a apporté un soin particulier à son travail.
Pour voir cet escalier, suivre la piste menant à St Julia. A hauteur de l'ancienne décharge sauvage, avant les virages en S, au niveau d'un petit pont, repérer une grosse pierre d'enrochement. Prendre alors sur une cinquantaine de mètres à droite un sentier mal défini pour trouver ce bel ouvrage de pierres sèches.
