L'église de Corbère du château

L'histoire de l'église

Des cinq églises de ce territoire, c'est la plus intéressante par son histoire et son mobilier. Elle est mentionnée en 1346 comme chapelle du Château.  Cette première construction était tournée vers l'orient, l'autel se trouvant dans la première chapelle à droite en entrant dans l'église actuelle. Cet édifice primitif fut remanié dés le XIVeme siècle, on cite les dates de 1352, 1354, 1389, et 1595, la date ''1598'' que l'on arrive à distinguer sur une pierre d'angle au S.O. de la construction correspondrait à cette dernière évolution. Dans cette chapelle primitive étaient enterrés les seigneurs de Corbère.

Les villageois de Corbére de Dalt avaient pris l'habitude d'assister à la messe dans cette chapelle, délaissant Sant Pere del Bosc plus éloigné. Devenant trop exiguë, l'idée d'agrandir et de transformer la chapelle du château en église paroissiale fût adoptée le 29 août 1616 après une assemblée des paroissiens et l'accord des seigneurs de Corbère.  

La construction démarrera le 9 novembre 1664 et la bénédiction solennelle aura lieu le 21 décembre 1683. On tournera le choeur vers le nord et on a édifiera 2 chapelles contre les chapelles de l'ancien bâtiment ( on peut voir la différence au niveau des voûtes ) On construira aussi un nouveau clocher à côté de l'ancien clocher-tour qui lui s'effondrera en 1931. Un rétable peint avec trois personnages ( St Pierre, St Paul et St Julien ) ornera le maître-autel en 1684. Le retable actuel sera commandé en 1704 et serait vraisemblablement l'oeuvre du sculpteur Louis Ribera. 

 

 Source : D'Ille et d'ailleurs N° 12 

RETABLE DU CHÄTEAU

Le retable de l'église

Le retable de l'église est dédié à St Pierre. On pense que les habitants l'ont voulu, plus modestement, semblable à celui de Prades. Comme à Prades son architecture est composée : d'un soubassement avec des anges musiciens, d'une prédelle composée de panneaux sculptés, dans la partie supérieure, de statues qui jouent le rôle de colonnes. 

On sait que le retable de l'église de Prades fut construit entre 1696 et 1699 par Josep Sunyer qui était toujours présent en Roussillon en 1704. Les gens de Corbère ont vraisemblablement d'abord songé à lui pour la réalisation de leur retable. Mais Ribera, artiste moins coté que son confrère et par conséquent moins cher, a sans doute remporté le marché comme en atteste une délibération du collège des peintres sculpteurs et doreurs dans laquelle Ribera signale s'être engagé à construire le maître-autel de Corbère.

 

Source : D'Ille et d'ailleurs N° 12

 

Pour voir les détails du retable cliquez sur ce lien

DETAILS RETABLE

 

 

Description du retable

Le retable du maître-autel est classé au Monument Historique depuis le 28 mai 1932. D'une hauteur de 9.43m et d'une largeur de 6.63m il est en bois polychrome doré. Il est composé de 10 statues d'un buste et de 3 bas-reliefs. La différence des décors entre la partie basse et supérieure de l'ensemble laisse à penser que le retable a été réalisé en deux temps.

Le soubassement est orné d'anges musiciens. De part et d'autre de l'autel deux bas-reliefs ont disparu, peut être fracassés à la révolution de 1789. Sur la predelle, au dessus, on peut voir deux panneaux. L'un à droite, représente le Christ marchant sur les eaux, l'autre à gauche, la pêche miraculeuse.

Dans la niche centrale se trouve une superbe statue de St Pierre avec sa croix. La main disparue tenait des clefs. Le bas-relief sous cette statue représente le martyr de St Pierre avec sa mise en croix. St Pierre est entouré de deux évangélistes, St Paul et sa croix et St Mathieu tenant dans sa main le livre du nouveau testament. 

Dans la partie supérieure la Vierge à l'enfant. A sa droite, le personnage serait St Julien ancien patron de l'église de Vallventose. Il porte dans sa main la palme de son martyr. De l'autre côté, à gauche de la Vierge on reconnaît St André et sa croix.

Les quatre statues-colonnes représentent les docteurs de l'église latine. A l'extrême gauche  St Jérome puis St Grégoire. A l'extrême droite St Augustin et puis St Ambroise.  

Enfin, tout en haut, le buste de Dieu le père surplombe l'ensemble de la composition. 

Les autres pièces du mobilier de l'église

On trouve aussi dans cette église :

- une cadireta de la Vierge utilisée avec sa statue processionnelle ( fin XVII eme )

- une table de communion en bois tourné.

- à droite de l'autel une roue avec carillons. 

- un banc-coffre avec la date de 1719. Il s'agit peut-être du banc de la fabrique ou les "obrers" avaient le privilège de prendre place.

- dans la première chapelle à gauche devant le maître-autel est la chapelle du rosaire. Elle possédait autrefois un retable sculpté dont il ne subsiste dans l'église que quelques fragments. ( voir photo ancienne du retable du Rosaire )

- il reste aussi des panneaux peints du retable primitif du XVI eme siècle.

- la dernière chapelle, deuxième à droite, présente des vestiges de peintures murales médiévales.

- un beau bénitier du XVIII eme en marbre rose.

- dans la deuxième chapelle à gauche, une cuve baptismale qui pourrait provenir de Sant Pere del Bosc. 

 

Source : D'Ille et d'ailleurs N°12   

Bénitier en marbre

 

Le bénitier en marbre

 

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La roue carillons

Le retable du rosaire dont il reste que peu d elements

 

Le retable du Rosaire dont il reste peu d'éléments

Visiter l'église

En cliquant sur le lien suivant, sur le site de Yann Léchelon, visite virtuelle en trois dimensions, de l'église St Pierre

 

 

http://www.visitezlepayscatalan.fr/corbere/index.html 

La romanesque disparition de précieux objets

Abandonnée dès la moitié du XIXeme siècle, au profit de l'église du village actuel, l'édifice et son mobilier ont beaucoup souffert des affres du temps. Les éléments les plus précieux ont aussi fait l'objet de tentatives de vol. Celle de Noël 1962 a marqué l'esprit des Corbèriens.

Se faisant passer pour un spécialiste de l'art, prétextant l'étude de l'église, entre le 24 et le 29 décembre, le voleur emporta le grand christ du XVIeme, la cadireta et sa vierge à l'enfant, la roue carillons, la Vierge habillée dite " Vierge de la Soledad"

Mais deux ans plus tard la police de La Rochelle interpellait le voleur qui avait constitué dans sa résidence un véritable musée d'objets religieux subtilisés dans les églises.

Corbère retrouva miraculeusement son Christ, sa cadireta, sa roue carillons et les autres objets dérobés.

 

Source : D'Ille et d'ailleurs N°12        

 

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